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ARMODROMES : DES MILLIONS D’EUROS A LA FERRAILLE
mercredi 30 novembre 2022, par
Les chiffres ont parlé, l’opération montée par le ministère de l’intérieur pour l’abandon volontaire des armes non déclarées, a permis à l’Etat de collecter plus de 150 000 armes en une semaine.
Pourquoi me direz-vous demander aujourd’hui à la population française de rendre des armes qui dormaient, inoffensives, au fond des caves et des greniers ? La réponse nous la devons au SCAE : « on a demandé aux français de rendre les armes pour éviter qu’on les leur vole » . Un concept pour le moins surréaliste qui donnerait à rire s’il n’avait pour conséquence la destruction de biens privés.
Ils ont eu peur !
Pourquoi les Français ont-ils mis tant de zèle à remettre à l’Etat des armes conservées dans leurs familles depuis des générations. Tout simplement parce que les agents du ministère de l’intérieur ont distillé la crainte, pour ne pas dire la terreur, par le biais de médias interposés.
En diffusant des informations sur d’hypothétiques amendes à plusieurs chiffres et des peines de prison de plusieurs années la presse a effrayé les plus fragiles qui se sont empressés de se mettre en règle, quitte à ramener sur les sites dédiés des armes exemptes des contraintes réglementaires.
Personne n’a expliqué aux déposants qu’une partie de leurs armes dont certaines avaient une grande valeur, pouvait être conservées sans condition. Les sabres, les épées et les baïonnettes ne sont plus considérées comme des armes, mais comme des antiquités militaires. N’importe quel individu majeur peut en disposer librement.
- Beaucoup d’armes à canon lisse qu’il est possible de conserver sans déclaration en cas de détention antérieure au 1er décembre 2011
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Personne n’a prévenu les Français venus en nombre rendre des fusils de chasse, que les armes de chasse à canon lisse acquises avant 2011 étaient libres et ne nécessitaient ni d’être enregistrées ni données à l’Etat pour destruction.
Enfin on a omis de leur dire que des milliers de ces armes apportées pour la destruction pouvaient être vendues à des armuriers pour des sommes coquettes.
Au bout du compte, si l’on s’en réfère aux chiffres annoncés, le ministère de l’intérieur a gagné sur le plan médiatique. Mais les Français ont très lourdement perdu sur le plan financier.
Des finances gaspillées
Les informations et les photos qui circulent en provenance des points de collecte évoquent des centaines et plus vraisemblablement des milliers d’armes de collection, rares et chères abandonnées à l’Etat. En ces temps difficiles où les prix des biens de première nécessité flambent allègrement, nombreux sont les déposants qui en toute naïveté ont perdu des centaines voire des milliers d’euros en offrant à la destruction une partie de leur patrimoine familial.
Voici quelques exemples relevés ici et là : un revolver Mod. 1874 (valeur plus de 1 000 €), un sabre de cavalerie légère AN XI (valeur 7 à 800 €), un magnifique fusil Beretta( valeur 3 000 €), une Winchester commémorative Lone Star (1 000 €)… Des témoignages de ce type l’UFA en reçoit sans cesse depuis le début de la campagne.
Aux armes anciennes historiques il faut rajouter les armes des deux premières guerres mondiales, qui vendues à des armuriers détenteurs des autorisations nécessaires auraient pu rapporter une petite fortune : FG 42 (valeur 50 000 €), fusil d’assaut conçu pour les troupes aéroportées allemandes lors la seconde guerre mondiale, carabines US M1, fusils 98 K, pistolets semi-automatiques C96, P08 et P38…
Des dizaines, des centaines de milliers d’euros perdus par méconnaissance de la loi et des alternatives à la destruction.
Les armes de valeur patrimoniales destinées aux musées
Le SCAE nous promet que ses experts trieront les armes avant destruction et que les armes rares, à grande valeur patrimoniale seront conservées et données à des musées.
Mais ce tri, s’il a lieu, où mettra-t-il le curseur. Un fusil Chassepot est une arme de collection, mais tous les musées en ont. Idem pour la plupart des pistolets et des revolvers réglementaires français.
Ironie du sort pendant que nous pleurons la perte d’armes historiques, issues d’un glorieux passé militaire, le bruit des Kalashnikovs résonne une fois encore dans le Sud de la France.
La tribune de l’art monte au créneau pour dénoncer le vandalisme sur des objets d’art qui seront perdus à jamais. Et soulève la validité juridique des expertises d’armes de collection par le ministère. |
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