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Agréments armes anciennes, particuliers et professionnels

lundi 1er janvier 2024, par Jean Pierre Bastié président de l’UFA, Jean-Jacques BUIGNE fondateur de l’UFA (publié initialement le 6 juillet 2023)

Résumé : Un agrément est maintenant nécessaire pour vendre ses armes en Bourse aux Armes.

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Le nouveau décret vient de sortir accompagné de son cortège de pleurs et de gémissements. Dans la partie consacrée aux bourses aux armes, on a failli interdire la vente des armes à feu anciennes de collection. Mais finalement tout le monde s’en sort bien.

Depuis des décennies, ce sont les particuliers qui organisent ces évènements pour faire vivre leur passion et leurs associations. Ils les organisent, mais ils les animent aussi puisqu’une grande partie des exposants sont justement des particuliers qui viennent sur les bourses pour vendre ou échanger leurs armes de collection.
Soyons bien clairs, il ne s’agit là que d’armes à feu de collection classées en catégorie D. Des armes que n’importe quel « vulgum pecus » peut vendre de gré à gré, exposer sur un vide-grenier ou proposer à la vente sur internet.
S’il y a bien un endroit où les armes de catégorie D peuvent être vendues sous contrôle et en toute sécurité c’est bien les bourses aux armes. Pourquoi ? Et bien parce que les organisateurs ont l’obligation de tenir un registre des exposants, visé par le maire de la commune puis transmis à la préfecture. Mais aussi parce que les bourses aux armes sont inspectées par les forces de l’ordre : la police, la gendarmerie, les douanes et parfois par l’ensemble de ces représentants de la sécurité intérieure.
Et le ministère avait pensé tout à coup, de priver les particuliers de ces évènements aussi conviviaux que commerciaux qui permettent d’échanger sur sa passion et d’améliorer sa connaissance des armes, de leur sécurité et de la réglementation qui l’accompagne.

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Pour leurs ventes d’armes, les commissaires-priseurs devront eux aussi, obtenir l’agrément : « Accès à la profession d’armurier. »

L’UFA s’est longuement battue pour éviter ce nouveau naufrage patrimonial. Et finalement seul les professionnels sont inclut dans l’obligation de l’agrément les « Vente habituelle ou professionnelle d’armes à feu relevant des e, f ou g de la catégorie D ou de munitions et éléments de munitions de la catégorie D. »

Ce qui signifie déjà qu’un professionnel de l’arme dont l’activité principale est le commerce d’armes de collection, doit obtenir un agrément et même si l’article R313-1-1 du CSI dispense d’agrément les « ventes occasionnelles effectuées entre particuliers d’armes relevant des e, f ou g de la catégorie D ».
Dans ce cadre, la vente des armes et de leur réplique de catégorie D §e), f) et g) est exclusivement réservée aux titulaires d’un agrément d’armurier (Art R313-20-1 du CSI.)
Pour ce qui est des munitions anciennes pour armes pré/1900, il faut également être titulaire d’une autorisation d’ouverture de local d’armurier et que l’organisateur ait obtenu la dérogation qui permet de vendre des armes « hors local » dans le cadre de manifestation (Art R313-20 du CSI).

Finalement, les particuliers pourront continuer à vendre sur les bourses aux armes, a condition qu’il y ait sur la bourse, la présence d’un armurier agréé. Cette présence servira de caution morale.
Outre le militaria, il pourront vendre des armes à feu de la catégorie D des paragraphes e) les armes anciennes pré/1900, f) répliques et paragraphe g) armes de la liste complémentaire, a condition qu’il s’agisse de vente occasionnelles (Art R313-1-1 §d).

Un agrément, comment ?

Les professionnels devront d’abord demander une autorisation préalable (valable 1 ans) au préfet [1], puis passer un CQP (Certificat de Qualification Professionnelle) qui sera adapté à leur spécialisation proprement dite. Cette formation sera beaucoup plus simple que celle d’armurier, il s’agira d’avoir la connaissance parfaite de la nouvelle doctrine de classement des armes anciennes, ce qui est la moindre des choses quand c’est son cœur de métier.
L’UFA sera impliquée dans la formation sur la connaissance de la doctrine « armes anciennes », mais le CQP en lui-même sera géré et délivré par la FEPAM, qui est l’organisme formateur reconnu en la matière.

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Les bourses aux armes sont un lieu convivial où, bien au-delà d’acheter ou vendre des armes anciennes, les collectionneurs aiment à se retrouver.

La nouvelle procédure d’agrément sera applicable à partir du 1er janvier 2024. Mais les formations débuterons beaucoup plus tard. Donc inapplicable pour le moment, on continue comme avant pour les professionnels.

Voila longtemps que l’on parle de l’agrément pour la vente d’armes anciennes. Nous nous sommes battus contre ce concept, voir notre article de 2018 nous nous posions encore la question en 2019 et la questions se posait pour les reproductions d’armes anciennes.

Voir aussi :
- L’agrément des armuriers a été mis en place en 2011
- Cas juridique des bourses aux armes en France ;
- Définition d’une arme blanche
- Formulaire de demande d’agrément d’armurier . Formulaire de demande préalable pour suivre une formation.| ;

Rel. LV-19/07/23

 

[1Formulaire de demande d’autorisation préalable à l’accès à une formation aux métiers de l’armurerie et de l’armement.

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