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Chaîne parlementaire : débat avec Bruno Le Roux
jeudi 10 décembre 2009
L’émission L’Autre séance diffusée sur la chaîne parlementaire avait pour thème les armes.
Après la diffusion du film documentaire Bowling For Columbine du cinéaste polémiste américain Michael Moore, un débat réunissait notamment Bruno Le Roux, député PS président de la Mission d’information sur les violences par armes à feu qui vient d’être créée par l’Assemblée Nationale, ainsi qu’Eric Raoult député UMP de Seine Saint-Denis.
Le dossier sur la mission parlementaire |
Le film controversé de Michael Moore qui a reçu un prix au festival de Cannes en 2002 a pour sujet une fusillade perpétrée en 1999 dans un lycée américain où 12 élèves et un professeur furent tués par deux de leurs camarades. Ce film essaie de répondre à la question « Pourquoi le nombre d’homicides par arme à feu est-il proportionnellement plus élevé aux États-Unis que dans les autres pays ? ».
Durant deux heures Michael Moore dénonce la culture américaine des armes, sa violence liée à la peur et fait un réquisitoire contre la National Rifle Association.
Le débat va donner l’occasion de connaître avec quels sentiments le président de la mission parlementaire française aborde le sujet, ce qui intéresse tous les possesseurs d’armes, collectionneurs, chasseurs et tireurs de notre pays. On peut déjà s’inquiéter...
Samedi 19 décembre à 18H31 |
Vendredi 25 décembre à 19H31 |
Dimanche 27 décembre à 14H01 |
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Le débat
Après avoir dénoncé la culture des armes des Etats-Unis, pays de tous les excès, Bruno Le Roux et Eric Raoult sont d’accord pour envisager une « France sans armes » afin qu’il n’y ait pas d’armes à disposition des citoyens pour se défendre en cas d’agression dans leur domicile.
Bruno Le Roux le précise quand il dit que les agressions qui tournent mal sont celles où l’agressé avait une arme chez lui et Eric Raoult quand il précise qu’il préfère qu’on appelle la Police plutôt que de répondre avec une arme à feu.
À la question de savoir pourquoi il permettait que sa police municipale soit armée, il répond que c’est pour la protéger car elle est amenée dans ses missions à faire face à des personnes armées. Le propos d’Eric Raoult s’appuie aussi sur un drame qui a eu lieu récemment dans la ville dont il est maire et qui a vu un homme excédé tuer ses voisins en raison du bruit qu’ils faisaient. Ce fait malheureux le pousse à envisager qu’il n’y ait plus d’armes à disposition.
D’autre part Bruno Le Roux redoute une multiplication des violences avec armes notamment de guerre, et il affirme que c’est ce qu’il veut démontrer dans le cadre de sa mission.
Il veut réfléchir également sur la corrélation entre présence d’une arme à feu et les violences familiales ou les suicides. Enfin, il dénonce une banalisation et une prolifération des armes à feu dans les délits commis.
A la fin du débat il définit le pays dont il rêve où seules les forces de l’ordre pourraient être armées, où « lorsque l’on donne une autorisation à quelqu’un, qu’il puisse posséder une arme » mais où l’on n’aurait pas le droit de se défendre avec une arme à feu.
Quoi penser de tout cela ?
Au sujet des armes et de leur prolifération, Bruno Le Roux qui est aussi membre du Groupe d’Amitié France-Etats-Unis a tendance à confondre les Etats-Unis et la France. Pourtant la culture des armes n’est pas la même en France et la peur qui l’anime n’est pas justifiée pour ce qui est de l’accès aux armes des honnêtes citoyens.
La législation française est restrictive, les armes civiles qui tirent étant réservées aux seuls tireurs et chasseurs détenteurs d’une licence ou d’un permis et les armes de défense ou de guerre soumises à autorisation.
- Le parlementaire Bruno Leroux
- Le parlementaire Eric Raoult
Les deux parlementaires dénoncent la présence d’armes dans les foyers et leur usage pour la légitime défense par les citoyens. Pour éviter la légitime défense ils semblent vouloir qu’il n’y ait pas d’armes à disposition dans les maisons. Si l’on va dans ce sens cela sous-entend qu’il n’y ait plus de chasseurs ni de tireurs à moins d’aller chercher les armes utilisées dans un arsenal ou pourquoi pas à la mairie ! Ou encore d’envisager encore plus de coffres- forts pour ranger les armes mais qui en aura la clé ?
D’un autre côté Bruno Le Roux semble prendre en compte, dans la description du pays dont il rêve, la possibilité de donner une autorisation de posséder une arme : c’est le seul point positif du débat pour les possesseurs... Comment rendre compatibles ces deux propos, mystère.
Un autre problème évoqué dans ce débat est l’armement des malfrats auxquels les forces de police sont confrontées. Celui-ci est hors législation puisque ce sont des armes de guerres déjà interdites faisant l’objet de trafics illicites. Les changements toujours plus restrictifs de la législation montrent que cela n’a pas eu d’effets pour les hors-la-loi et pour cause ! Ce n’est pas en retirant les armes des chaumières qu’on arrivera à éviter que certains se servent de Kalachnikov dans les hold-ups ou d’armes provenant de la 2ème guerre mondiale comme évoqué par Bruno Le Roux.