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Article paru dans la Gazette des armes n° 553 de juin 2022

La belle histoire du retour d’un sabre au Japon

mercredi 18 mai 2022, par Jean-Jacques BUIGNE fondateur de l’UFA

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Le journal sud ouest à parlé de cette belle aventure régional. Lien sur le PDF de son édition en ligne.

En 1945, les officiers japonais ont remis leurs sabres aux américains qui avaient décidé de « désarmer » le Japon. Curieusement, les sabres ont été compris comme l’armement. Dans l’espoir d’une restitution, ces sabres comportaient une étiquette (en bois ou en tissu) avec le nom, le grade et l’adresse de l’officier. Un de ces sabres dits « de reddition » est en cours de restitution à la veuve de l’officier.

- La presse et la télévision nippone s’intéresse à cette opération devoir de mémoire. Voir brève.

- La télévision japonaise à interviewé Michel Lavigne lors de la remise du sabre à la veuve de l’officier. Vidéo de 6 mn, même si vous ne comprenez pas le japonais, l’image suffit.

Amateur d’art japonais, Michel Lavigne repère dans une vente aux enchères un sabre de reddition avec une plaquette bois comportant les coordonnées du jeune officier japonais : « Masanorii Utsunomiya » d’un village de la préfecture d’Ehime. Spontanément, il prend la décision de retrouver le propriétaire du sabre ou sa famille pour organiser une restitution.
Impossible de transiger avec le propriétaire du sabre qui reste inflexible et le sabre passe aux enchères pour être adjugé à près de 6 000 €.

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Michel Lavigne, très fier d’avoir retiré un sabre du circuit commercial pour le restituer à la famille. Pour financer cette « bonne action » il a lancé une cagnotte en ligne plafonnée à 6400€. Mais la première cagnotte a été supprimée parce qu’il s’agit d’une arme. Il en a ouvert une autre cagnotte qui fonctionne, l’action a été présentée sous l’angle patrimonial. Au bout de 77 ans, le sabre a encore conservé son étiquette bois attachée avec sa ficelle d’origine.

Il s’ensuit une véritable enquête digne d’un roman policier pour retrouver la famille. Le village de l’officier japonais a disparu. Mais Keiko Nakamura, musicienne vivant à Strasbourg, parvient à monter une chaine de solidarité. En épluchant les annuaires téléphoniques, on retrouve son épouse Yoshiko et sa fille Junko. Masanori avait reçu ce sabre de l’école militaire d’où il était sorti à l’âge de 21 ans à la fin de la guerre. Puis il a été proviseur d’école primaire et est décédé il y a 20 ans.

Le sabre devait prendre l’avion fin mai pour le Japon, la douane française avait délivré l’autorisation et la douane japonaise accueillait volontiers cette restitution de patrimoine. Mais la compagnie « Japan Airlines » ne l’a pas entendu de cette oreille et n’a pas voulu transporter le sabre dans sa soute. Comme quoi parfois les contingences matérielles peuvent casser les « belles histoires »

Le retour du sabre dans « sa famille » devient une affaire importante dans la ville où habite Yoshiko. Et Michel Lavigne est attendu début novembre pour une cérémonie officielle avec les notables de la ville.

Si vous voulez contribuez à financer le retour de ce sabre au Japon, prenez contact par mail avec Michel Lavigne Ou alors contribuez directement à la cagnotte en ligne ?

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Masanori UTSUNOMIYA alors jeune officier sortant de l’école de guerre avec son sabre aujourd’hui retrouvé.
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Le jour de leur mariage en tenue traditionnelle.
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À l’âge de la retraite.
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Yoshiko le 1er mai 2022. Aujourd’hui âgée de 98 ans et veuve depuis 20 ans, a juré de rester en vie jusqu’au retour du sabre.
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Suite à la capitulation du Japon, les soldats japonais ont reçu l’ordre de rendre toutes leurs armes aux autorités d’occupation, y compris les sabres, fin 1946 c’est un total de 570 000 sabres qui seront remis officiellement, mais les spécialistes parlent de près de 3 millions. Pour les Japonais, le sabre est un objet sacré qui offre une protection spirituelle.
Pensant que leur sabre leur serait rendu par la suite, ils ont attaché une étiquette avec leurs coordonnées. Au départ, l’intention des alliés était de détruire ces sabres, ce qu’ils ont commencé à faire mais ont changé d’avis. Ils n’ont jamais été restitués à leurs propriétaires. Les soldats vainqueurs ont rapporté chez eux ces sabres comme trophée de guerre.
Après-guerre, le marché des collectionneurs de sabres s’est développé en Occident et, aujourd’hui, un grand nombre des sabres saisis par les alliés est retourné au Japon d’une manière ou d’une autre. Les Japonais les ont souvent rachetés, mais nombreux sont les descendants des soldats alliés en possession d’un sabre qui ont décidé de le rendre gracieusement aux familles auxquelles il appartenait
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Lien sur la cagnotte en ligne pour participer à cette « bonne action »

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