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Comment classer une reproduction de Gatling
jeudi 25 avril 2024, par (publié initialement le 26 avril 2018) ,
Tout le long de l’année, nous avons des correspondants qui nous soumettent des cas pratiques sur le classement de « moutons à cinq pattes » qu’ils ont trouvé.
A quelques jours près, ce sont des mitrailleuses Gatling à percussion annulaire qui nous ont été présentées, l’une en 22 LR, l’autre en 9 mm.
- Gatling en 22 LR faite aux USA.
Bien que d’une taille réduite sous forme de maquette, le fait qu’elle tire des munitions à étuis métalliques entraîne un classement en catégorie C (photos Michael Cenker).
Les canons tournent sous l’action d’une manivelle, les deux exemplaires comportent 8 canons qui sont alimentés par des chargeurs sur le dessus, les munitions tombent par gravité.
Quel classement
pour une Gatling ?
Les Gatling du XIXe siècle étaient des mitrailleuses mécaniques. C’est à dire qu’il fallait une action manuelle (tourner une manivelle à la main et à un rythme régulier) pour que le tir puisse s’effectuer à raison de 1 coup par canon. Ce type d’arme ne répond donc aucunement à la définition que notre réglementation donne d’une arme automatique : "Toute arme, qui après chaque coup tiré se recharge automatiquement et qui peut, par une seule pression sur la détente, lâcher une rafale de plusieurs coups" [1]. Les brevets déposés entre 1862 et 1872 permettent de classer les originaux de cette mitrailleuse en catégorie D§e) : armes avant 1900.
- Gatling en 9 mm annulaire.
Dans les deux cas, il s’agit de reproductions fabriquées artisanalement.
La réponse se trouve dans les textes : pour qu’une réplique soit classée en catégorie D§f), elle doit reproduire des armes originales antérieures à 1900 (aspect extérieur et principe de fonctionnement). Elle doit utiliser des munitions chargées à la poudre noire et balle plomb. Et ne doit pas utiliser de munitions à étuis métalliques.
Dans le cas présent, seule la première condition (date antérieure à 1900) est remplie. Ces reproductions de Gatling utilisent des munitions qui ont un autre propulseur que la poudre noire et elles sont à étuis métalliques.
Par ailleurs, si le nombre de coup (à percussion annulaire) avait été supérieur à 30, alors l’arme aurait été classée en catégorie A1§3°quater). Mais ce n’est pas le cas.
En conséquence, il s’agit de reproductions à classer en catégorie C 1° §b). A ce titre il s’agit d’une arme déclarable en préfecture après la fourniture d’un certificat médical.
Et les autres mitrailleuses mécaniques ?
Toutes les mitrailleuses mécanique du XIXème siècle comme les Gatling, Gardner, Nordenfedt, Feldl, Bolle et Gabe, Bira Gun, Claxton (1887), Montigny, Montigny-Fafschamps (1863), le canon à balle de Reffye (1866), sont bien classées en catégorie D§e) [2]. Mais si leur réplique utilisent des munitions à percussion centrale, tirant plus de 31 coups sans recharger, elle seront classées en catégorie A1§3°quater). En deçà, elle seront classées en catégorie C1°§c), si les canons sont lisses, ou C1°§b) s’ils sont rayés.
- La mitrailleuse de Reffye mle 1867, à gauche l’original, à droite la réplique.
Attention, la réplique ne doit avoir un chargeur de plus de 10 coups sinon elle sera classée en catégorie A. La solution : bloquer les 15 "chambres" excédentaires du chargeur, et remplacer les 15 canons inutiles par des barreaux pleins. Dans cette conditions elle sera classée en catégorie C1°§b).