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UN ETAT D’URGENCE QUI NE DIT PAS SON NOM

mercredi 5 juillet 2023, par Jean Pierre Bastié président de l’UFA

La France vit depuis plusieurs mois sous le régime d’un état d’urgence qui ne dit pas son nom. L’état d’urgence est une situation de crise qui renforce les pouvoirs des autorités civiles en matière de sécurité des personnes, et qui limite, de fait, les libertés, qu’elles soient publiques ou individuelles.

Cette mesure exceptionnelle est prévue par la loi du 3 avril 1955.
Elle permet aux préfets :
-  De mettre en place un couvre-feu qui interdit la circulation des personnes ou des véhicules à des heures déterminées ;
-  D’instaurer des zones de sécurité où le séjour des personnes est encadré et réglementé ;
-  D’interdire le séjour au sein d’un département de toute personne menaçant d’entraver l’action des pouvoirs publics.

Si nous n’en sommes pas encore là aujourd’hui, on voit bien depuis des mois qu’une ligne a été franchie. Plusieurs situations insurrectionnelles ont profondément marqué le pays et l’opinion publique. Les actions des écologistes radicaux lors des manifestations anti-bassines à Sainte-Soline et aujourd’hui les émeutes liées au décès dramatique d’un jeune homme à Nanterre. Sans compter les actions des Black Blocs qui ont entaché plusieurs mouvements sociaux ces dernières années.
En réponse à ces mouvements qui, d’un modèle contestataire sont passés à un mode quasiment insurrectionnel, l’État a réagi avec fermeté. Mais cette fermeté à l’encontre des agitateurs a un prix pour les libertés individuelles des citoyens dans leur ensemble et des amateurs d‘armes en particulier.
Depuis quelques jours, on voit apparaître aux quatre coins du pays des arrêtés préfectoraux qui interdisent le transport des armes à feu [1]. En fait tout objet, toute substance qui pourrait permettre aux émeutiers de s’en prendre aux biens et aux personnes.

Agitateurs indifférents aux textes, mais détenteurs légaux pénalisés !

Mais ces arrêtés qui pénalisent nos concitoyens dans leur ensemble ne semblent pas effrayer les émeutiers puisqu’en marge des rayons d’alcools pillés dans les supérettes pour fabriquer des cocktails Molotov, on assiste désormais à des attaques ciblées sur les armureries pour enlever des armes à feu. Une première a été vandalisée à Vitry-sur-Seine où quelques fusils ont été dérobés, et une seconde à Marseille où quatre fusils ont été dérobés. Une situation qui évoque des faits similaires qui remontent loin dans le temps, à la révolution de 1848 lorsque les armureries parisiennes avaient été prises d’assaut par les émeutiers.
Au bout du compte, ce sont encore les amateurs légaux d’armes de loisir qui sont pénalisés avec des arrêtés qui limitent le transport des armes, et qui à terme pourraient entrainer la fermeture de clubs de tir au nom de la sécurité publique.

Force à la loi !

Soyons clairs, il est normal que force reste à la loi et que l’État tente de limiter la portée des exactions d’une infime part de la population. Mais que feront de leur temps nos amis tireurs sportifs, chasseurs ou collectionneurs si la situation perdure ? Ils ne pourront même pas aller tondre leur jardin, les arrêtés en cours interdisent aussi le transport du carburant qui alimente leurs tondeuses…

Rel. LV-01/07/23

 

[1Heureusement certains arrêtés précisent qu’un motif légitime est nécessaire pour le transport des armes.

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