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Décembre 2007, Gazette des armes n° 393
La fierté de détruire un Chassepot
dimanche 9 décembre 2007, par
Nous apprenons par “Centre Presse" de début septembre dernier, que suite à diverses saisies d’armes, 116 armes ont été détruites dont 1 fusil Chassepot et 12 armes blanches. Ainsi, "ces matériels de guerre (...) susceptibles de compromettre l’ordre et la sécurité publique".
Ce Chassepot portait peut-être sur sa plaque de couche, un G ou un Z indiquant son passage dans les Grenadiers ou les Zouaves de la Garde de Napoléon III. Il a pu être utilisé par un vétéran de la campagne d’Italie de 1859 qui concourut à l’indépendance de ce pays ou par un zouave survivant de Sébastopol dont la statue sur le pont de l’Alma est si chère aux parisiens. Peut-être tout simplement portait-il le numéro d’un régiment d’infanterie révélant qu’il avait été le compagnon d’un soldat anonyme de la guerre de 1870, défaite héroïque de l’armée française décrite par Victor Hugo dans “L’Année Terrible� ?.
Mais nous ne le saurons jamais, car le dernier titre de gloire attaché à cette arme vénérable aura été sa saisie et sa destruction par la douane française du XXIe siècle. Piètre gloire qui se résume à cela : Français, dormez tranquilles dans les chaumières, vous ne serez pas agressés à coup de Chassepot… On croit rêver… un cauchemar !
La destruction d’un patrimoine n’a rien de glorieux dans l’Histoire des hommes. L’incendie volontaire de la Bibliothèque d’Alexandrie ou les destructions effectuées par les Talibans en Afghanistan en sont des exemples malheureux. Il serait raisonnable qu’au moins les armes classées en 8e catégorie, armes de collection, soient sauvegardées lors de saisie. Il y a assez d’experts capables de déterminer leur catégorie auprès des tribunaux. Elles pourraient être vendues par les Domaines pour que ce patrimoine soit conservé par des collectionneurs conscients de leur intérêt historique. La sécurité de la République ne s’en trouverait aucunement menacée tout en rapportant de l’argent à l’Etat.
Cesser les destructions !
Que faire devant le « négationisme » de notre culture et de notre patrimoine ? Nous avons décidé d’écrire au Ministre du Budget avec copie au Ministre de la Culture.