Les airsofter et les paintballer

mercredi 7 juillet 2010, par Jean-Jacques BUIGNE fondateur de l’UFA

Le Comité Guillaume-Tell ayant quitté la salle du groupe de travail, nous nous sommes retrouvé seuls seuls en réunions avec eux, ils ont pu mieux faire valoir leur point de vue. Et ils sont un peu comme les collectionneurs en se demandant ce qu’ils font dans une réglementation des armes alors qu’ils utilisent leurs « objet » comme des jouets. De la même façon que les générations d’avant jouaient au cow-boy et aux indiens, ils jouent à reconstituer des batailles imaginaires de façon toute pacifique. Il est probable qu’en l’absence de service militaire ce besoin se fait ressentir.

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Les "lanceurs de paint-ball" projettent des billes de peinture. Les générations d’aujourd’hui jouent avec ces engins comme les générations d’hier jouaient aux cow-boy et aux indiens.

Leur plus grosse problématique est que les lanceurs de paintball sont classés par l’administration en 4ème catégorie parmi les armes à répétition qui ressemblent aux armes automatiques de guerre. C’est une extrapolation tout à fait tirée par les cheveux :
-  D’abord leurs jouets ne sont pas des armes conçues pour tuer ou blesser comme le défini le code pénal.
-  Lorsqu’elles sont en position d’utilisation, elles sont « affublées » d’une énorme bouteille de gaz comprimé sous le pontet et d’un énorme chargeur de bille sur le dessus à tel point que cela ne ressemble plus a une « arme automatique de guerre » mais plutôt à une invention de la guerre des étoiles. Par contre, lorsqu’elles sont démunies du chargeur et de la bouteille de gaz, la ressemblance existe. Mais sans ces accessoires, ce jouet n’est plus opérationnel et ressemble simplement à une réplique inerte.

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Avec sa bouteille de gaz et son chargeur de bille, cet "engin" ressemble à une arme de la guerre des étoiles. Sans ses accessoires il ressemble bien a une arme automatique de guerre, mais a ce moment la il est inerte, incapable de lancer des billes de peinture. Un peu comme une réplique !


Les autres armes au-dessus de 2 joules sont classées en 7ème catégorie, et ne doivent être vendues que par des armuriers.

Tout ceci pose un sérieux problème aux 500 000 détenteurs de paintball, 900 000 utilisateurs et 5000 employés des professionnels. Ils se retrouvent à détenir des armes alors qu’ils croyaient utiliser des jouets, et les commerçant à vendre des armes classées [1] dans la même catégorie que le MAB F1 utilisé par la gendarmerie alors que leur « jouet » ne tire que des billes en plastique.

Il nous semble évident que leur activité ludique n’a rien à voir avec celle qui utilisent les armes employant des moyens pyrotechniques pour lancer des projectiles léthales. Le bon sens devrait un jour l’emporter.


- Dans un article du site nous avons développé la thèse que "l’apparence" ne peut pas être retenu pour les armes à air comprimé.
Le décret de 1995 dans son Art 2 précise :

  • 4e catégorie : Armes à feu dites de défense et leurs munition, et le § 9 : Armes semi-automatiques ou à répétition ayant l’apparence d’une arme automatique de guerre quel qu’en soit le calibre.
    Une arme n’étant pas une arme à feu, elle ne peut être classée dans les armes à feu ! Monsieur Jourdain n’aurait pas dit le contraire....