Gazette des armes, janvier 2009 n° 405
Quelle catégorie pour un canon à poudre noire ?
mardi 1er janvier 2019, par
Jusqu’a la parution de l’arrêté du 24 août 2018, les répliques de canon n’étaient pas énumérées par les textes qui ne se limitaient qu’aux armes de poing et armes d’épaule. Ainsi elles étaient considérées comme appartenant à la catégorie A. Cette réponse avait été donnée par le CGA [1] dans les années 2008 à une association de reconstitueurs.
Désormais l’article 4 du dit arrêté est plus général car il énonce :
« Appartiennent au f de la catégorie D les reproductions d’armes historiques et de collection qui répondent à toutes les conditions suivantes :
elles reprennent l’aspect extérieur, ainsi que les principes de fonctionnement des divers mécanismes des modèles originaux antérieurs au 1er janvier 1900 ;
- L’Amicale du 8ème Régiment d’Artillerie basé à Commercy a reconstitué un canon de 8 Gribeauval à l’identique.
elles sont conçues pour l’utilisation de la poudre noire et des balles en plomb et se chargent par la bouche ou par l’avant du barillet ou tirent des munitions avec étui en papier ou en carton et se chargent par la culasse. »
Ainsi désormais les répliques de canon à chargement par la bouche sont bien classées en catégorie D§f).
C’est la récompense de nos efforts. Il aura fallu 10 ans pour faire reconnaitre cette évidence, nous l’avons évoquée à chacune de nos réunions au Ministère de l’Intérieur.
Question du calibre supérieur à 8
Sont classées dans la catégorie A 5° les armes à feu et les munitions d’un calibre supérieur à 8. Ce calibre de chasse correspond à environ 21 mm en calibre métrique, il s’agit essentiellement des canardières. Le classement s’effectue sur les caractéristiques et, pour les répliques de canon ancien, la principale caractéristique est leurs modèles antérieur a 1900, non le calibre.
- L’original d’un canon de 75 est classé en catégorie D§e), alors que la réplique fonctionnelle, est classée en catégorie A 5°.
Par contre, une reproduction d’un calibre de plus de 21 mm et qui serait chargée avec des munitions comportant une douille, alors elle serait classé en catégorie A 5°. Ainsi la reproduction fonctionnelle d’un canon de 75 (modèle 1887) serait classée en catégorie A5° alors que l’original resterait classé en catégorie D§e). La seule solution est qu’elle soit fabriquée uniquement pour le tir à blanc non transformable pour le tir de projectiles. Alors le classement est en catégorie D§i).
Et si le canon ne tir pas du tout et ne permet pas une quelconque transformation pour un tir réel ou un tir à blanc, cela devient alors une maquette qui est définie par l’article R311-1 - II- 6° du CSI : « Maquette : reproduction d’arme à feu à une échelle autre que 1 : 1 et garantissant la non-interchangeabilité des pièces. » Rien n’empêche alors de produire une effet sonore avec un système électonique pour donner l’illusion. Cette maquette serait un peu comme le Canada Dry : cela ressemble à un canon, mais ce n’est pas un canon.
Question sur le transport
Le port et le transport sont libres a la condition expresse qu’il soit utilisé dans un contexte culturel ou de reconstitution historique (Art R315-3 du CSI). Nous vous conseillons d’avoir toujours avec le canon la preuve du contexte : invitation à la reconstitution, réunion, publicité etc… Il s’agit de montrer que vous n’allez pas attaquer une banque avec votre réplique de canon médiéval, mais que vos intentions sont purement culturelles !
Ainsi un canon authentique d’un modèle antérieur à 1900 est incontextablemenet en catégorie D §e) du fait de l’année du modèle. Pour classer une reproduction de canon d’un modèle avant 1900 sous réserve que ce soit une réplique exacte. Vous verrez c’est tout simple :
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Les plus :
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A l’origine cet article est paru dans la Gazette des armes, janvier 2009 n° 405, mais depuis il a été remanié plusieurs fois.
[1] Contrôle Générale des Armés qui répond aux demandes, « en cas d’incertitude sur le classement d’une arme ou matériel »,