Et si on critiquait un peu l’UFA ?

mercredi 23 novembre 2022, par Jean Pierre Bastié président de l’UFA, Jean-Jacques BUIGNE fondateur de l’UFA

Depuis deux ans, les amateurs d’armes vivent des moments difficiles, bousculés par la presse, stigmatisés par les pouvoirs publics, ils se demandent avec angoisse de quoi leur lendemain sera fait.
Dans cette tourmente médiatique et réglementaire, certains ont tendance à s’en prendre à leurs défenseurs qu’ils confondent régulièrement avec les auteurs des attaques dont ils font l’objet.

L’UFA n’est pas épargnée par ce phénomène et depuis quelques temps, des critiques nous parviennent. Nous recevons des injonctions de donneurs de leçons qui pensent que tout est réalisable d’un claquement de doigt. Mais qui restent muets quand on leur pose la question : « et vous qu’avez-vous fait concrètement pour la cause ? »

En remplissant son devoir d’information, quand l’UFA apporte de mauvaises nouvelles, elle est accusée comme si c’était elle qui en était à l’origine.


Pour y voir plus clair et mettre un terme à ces critiques stériles qui séparent au lieu de rassembler, voyons de quoi il s’agit.

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Unir les forces

Quelques-unes de ces attaques épistolaires ciblent l’absence de convergence entre les associations d’amateurs d’armes. Faisons le point.

- L’UFA a renoncé à s’associer au comité Guillaume Tell depuis sa création, afin de conserver son indépendance. C’est plutôt une bonne chose, car aujourd’hui on voit bien que la priorité du Comité est plus la défense des chasseurs que celle des tireurs et des collectionneurs.

- L’ANTAC qui fait partie du Comité, semble avoir perdu beaucoup de son indépendance dans ce rassemblement d’intérêts divergents.

- L’UNPACT de son côté a reçu un message du nouveau Président de l’UFA dès sa prise de fonction. Il proposait une réunion afin d’évoquer la situation des amateurs d’armes. Ce courriel est resté sans réponse à ce jour, mais notre porte est toujours ouverte.

- La FESAC. Depuis 1999, l’UFA représente la France à la « Foundation for European Societies of Arms Collectors » qui réunit 17 états européens. Notre association a obtenu, en 2017, l’inscription des collectionneur dans la directive européenne.Lien.
La conclusion est qu’il est possible d’unir ses forces aux autres, lorsqu’il y a une convergence des luttes.

- Firearms United. Cette ONG paneuropéenne dont le but est la défense des droits liés aux armes à feu a beaucoup fait parler d’elle dans les années 2017-19. L’UFA y a adhéré, mais depuis elle n’a jamais eu aucune nouvelle, pas le moindre mail. Nous allons la relancer.
A propos de la France, Firearms United avait communiqué sur son compte Facebook qu’elle n’avait pas répondu à l’appel à l’aide des tireurs français au sujet des A1-11°, au motif qu’ils étaient trop peu à s’être engagé dans les associations françaises. Lien.

Les gros dossiers

Trois dossiers font encore la Une aujourd’hui : Les A1-11°, les munitions modernes chargées à poudre noire et la nouvelle doctrine de classement des armes anciennes.

- Pour les A1-11° l’affaire est malheureusement entendue, la date butoir est passée. L’UFA est parfois critiquée sur la pédagogie qu’elle a mis en place pour identifier les armes incriminées. C’est oublier un peu vite que depuis près de deux ans, nous avons remué ciel et terre pour tenter de sauver ces armes et nous sommes monté jusqu’au Conseil d’État. Malheureusement, face à une décision politique inique, nous n’avons pas gagné sur ce dossier. Il est toutefois regrettable que ceux qui nous le reprochent n’aient rien fait de leur côté et que, pour la plupart, ils n’aient jamais adhéré à une association de défense des amateurs d’armes, quelle qu’elle soit.

- Pour les munitions d’armes anciennes là encore le combat a duré longtemps et malgré de nombreux échanges de courriers et de mémoires avec le SCAE, nous n’avons pu sauver que les munitions anciennes, à poudre noire, antérieures à 1900.
Ce combat, l’UFA l’a mené seule. Rappelons que nous comptons aujourd’hui 3 000 membres. C’est bien, mais largement insuffisant dans un pays qui compte 1 000 000 de chasseurs et près de 240 000 tireurs sportifs licenciés. Sans compter les collectionneurs et les reconstitueurs.
Inutile de préciser que si les tireurs sportifs dans leur majorité, ou une partie importante des chasseurs, avaient rejoint l’UFA pour la soutenir dans ses combats, les résultats n’auraient pas été les mêmes.

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L’idéal est de laisser les membres actifs de l’UFA travailler en toute sérénité plutôt que de les ennuyer pour des mesures auxquelles ils s’opposent de toutes leurs forces.


-  La doctrine relative aux Armes Historiques et de Collection (AHC) piétine.
Depuis 16 mois, on nous dit qu’elle va paraitre le mois suivant. Alors que nous étions certains de la voir publiée par le ministère début novembre, voilà que le Conseil d’État refuse d’examiner la totalité du décret prévu, pour n’en valider qu’une partie. Nous apprenons finalement qu’elle ne sera publiée qu’en décembre ou janvier.
Cette nouvelle doctrine ne sera pas une nouvelle règlementation, mais simplement une clé de lecture ou une mise au point des textes existants (e), f) et g) de l’Article R.311-2 du CSI). [1]. Avec bien entendu des modifications de l’arrêté du 24 août 2018 pour lever toute ambigüité.

Un autre reproche, récurrent

On nous reproche parfois de ne pas nous engager sur le droit au port d’arme. Ce sujet ne figure pas dans nos statuts [2], Nous remplissons strictement nos missions, face à l’universalité de nos adhérents. D’autres associations comme l’ARPAC ont pris en charge ce dossier.

Avancées et perspectives

Malgré tout, l’UFA continue et continuera à combattre sur tous les fronts pour défendre les détenteurs légaux d’armes à feu.
L’association est écoutée, invitée à la table des négociations et connait une implication de ses membres sans précédent. Les groupes de travail se multiplient et grâce aux talents de chacun, mis en commun pour défendre les intérêts des amateurs d’armes, qu’ils soient adhérents ou pas, nous progressons.
Notre site internet est à la pointe de l’information, notre présence sur les bourses et les salons d’armes anciennes ne fait que croître et nous participons de plus en plus à des réunions de tireurs sportifs.

Les critiques d’où qu’elles viennent ne nous font pas peur, bien au contraire elles nourrissent notre réflexion et exaltent notre enthousiasme lorsqu’elles sont constructives.

Et vous, qu’avez vous fait ?
Peut être que vous pourriez « commencer à essayer de penser » à adhérer ?. Ce serait là un excellent début et nous nous sentirions moins seuls !


[1.
- e) Armes historiques et de collection dont le modèle est antérieur au 1er janvier 1900, à l’exception de celles classées dans une autre catégorie, en raison de leur dangerosité avérée, notamment en raison de leur année de fabrication
- f) Reproductions d’arme dont le modèle est antérieur au 1er janvier 1900 ne pouvant tirer que des munitions sans étui métallique, sauf celles dont la technique de fabrication améliore la précision et la durabilité de l’arme.
- g) Armes historiques et de collection dont le modèle est postérieur au 1er janvier 1900 et qui sont énumérées par un arrêté conjoint du ministre de l’intérieur et de la défense compte tenu de leur intérêt culturel, historique ou scientifique ;

[2Statuts dans lesquels figurent notamment :
- Promouvoir et encourager, dans le strict respect de la légalité, l’intérêt pour les armes anciennes, de chasse et de tir. 

- Avoir une action de concertation avec les pouvoirs publics pour tenter d’améliorer le sort des amateurs d’armes.
- Élaborer le statut juridique de l’amateur d’armes.