Le tir d’initiation.

dimanche 1er mai 2022, par Jean-Jacques BUIGNE fondateur de l’UFA, lionrobe

Suite à l’initiation aux armes du terroriste Amimour dans un stand de tir parisien le décret de 2018 a introduit dans le CSI la nouvelle notion « de tir d’initiation ».
Et le texte était inapplicable : impossible de faire la différence entre tir de découverte et tir d’initiation [1]

Désormais, ce sont les associations agréées FFTir et FFBT qui ont le monopole des tirs d’initiation qui doivent obligatoirement se dérouler « dans les locaux desdites associations... ».

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Qui

L’initiation est réservée aux personnes non adhérentes à la FFTir ou la FFBT. Elles doivent être « invitées » par le président [2], présenter une pièce d’identité et ne pas participer à plus de deux séances par an.

La délivrance de cette initiation est réservée exclusivement aux associations affiliées à l’une des deux fédérations, aucune autre association ne peut intervenir.
Les candidats à l’initiation ne doivent pas être inscrit au FINIADA, au travers de son système ITAC [3] la FFTir facilite le contrôle. En cas d’inscription, l’organisateur de l’initiation doit impérativement prévenir la police ou la gendarmerie.

Comment

  • La manipulation des armes s’effectue « sous le contrôle direct » d’un responsable,
  • La séance est enregistrée dans une liste nominative avec les détails du jour et de l’arme utilisée. Cette liste peut être contrôlée par l’État.
  • Les armes utilisées durant ces séances, sont « mise à la disposition » par l’association (club ou fédé). La précision impérative de l’ancien texte de la mise à disposition d’armes « détenues » par l’association ou fédération a été supprimée. Ainsi un autre tireur peut prêter son arme au club.
    La disposition qui empêche le candidat à l’initiation d’apporter son arme a pour but d’éviter que l’on en profite pour apporter des armes qui pourraient présenter des risques tant sur le plan légal que celui du danger matériel.
    A noter que la FFBT ne peut proposer que le tir au plateau.
    Ainsi, ces armes peuvent être :
    • des armes de poing à percussion centrale de catégorie B,
    • des armes à percussion annulaire de la catégorie B,
    • des armes de la catégorie C.

Donc sont interdites toutes les armes de la catégorie A, et une bonne partie des armes de catégorie B, notamment les B2° et les B4°.

Le club peut prévoir un « ticket d’entrée » pour le remboursement des munitions ou la location de l’arme.

Sont exclus de toutes ces contraintes, le tir d’initiation à air comprimé, et les ball-trap ou tir à balle organisés dans des installations temporaires. Dans la précédente version du texte, le tir à air comprimé n’était plus possible et les organisateurs de ball-trap de campagne se posaient des questions.

Dans la pratique

Le candidat au tir d’initiation présente sa CNI et le président du club vérifie son absence du FINIADA au travers de l’application ITAC.
Certaines préfectures réclament le registre, mais le président du club ne doit pas le donner, c’est contraire aux règles de la CNIL et du RGPD. Sauf commission rogatoire, bien entendu.

Les formateurs

Les formateurs sont le plus souvent issus des rangs des militaires, gendarmes, policiers d’active ou retraités et d’adhérents convaincus du bénévolat. Malheureusement les compétiteurs ne s’impliquent que rarement dans cette transmission de compétence.
Tous ne sont pas détenteurs d’un diplôme fédéral donné à l’issu des formations données par les ligues : les places sont limitées, le lieu est centralisé défavorisant ainsi les départements éloignés.
Ce sont souvent les armes personnelles des formateurs qui sont utilisées pour l’initiation.

Texte officiel : c’est l’article R312-43-1 du CSI (modifié le 10 Février 2022)
«  I. - Les personnes non adhérentes d’associations sportives agréées membres de la fédération française de tir, d’associations affiliées à la fédération française de ball-trap et de tir à balle ou d’association ayant pour objet statutaire la gestion de la chasse qui souhaitent être admises dans les installations desdites associations ou fédérations pour participer à des séances de tir d’initiation présentent, lors de leur admission, une pièce justificative d’identité et une invitation délivrée sous la responsabilité du président. Elles ne peuvent participer à plus de deux séances de tir d’initiation par période de douze mois.

Ces séances ne peuvent être proposées et organisées que par les associations ou fédérations mentionnées à l’alinéa précédent, à l’exclusion de toute autre personne physique ou morale.

Les représentants de la fédération concernée s’assurent au préalable de l’absence d’inscription de la personne au fichier national des interdits d’acquisition et de détention d’armes. En cas d’inscription, le signalement en est fait sans délai au commissariat de police ou à la brigade de gendarmerie territorialement compétent.

La manipulation des armes et le tir se font sous le contrôle direct d’une personne qualifiée mandatée à cet effet par le président.

L’organisateur tient à jour la liste nominative des personnes reçues à ce titre mentionnant la date de la séance à laquelle elles ont participé et le type d’armes utilisées. Cette liste est tenue à la disposition des agents habilités de l’Etat.

II. − Les armes proposées aux personnes participant à des séances de tirs d’initiation sont mises à leur disposition par l’association ou la fédération.
Seules peuvent être utilisées :
- pour les séances organisées par les associations sportives agréées membres de la fédération française de tir ou par cette fédération, des armes de poing à percussion centrale de la catégorie B, des armes à percussion annulaire de la catégorie B ou des armes de la catégorie C ;
- pour les séances organisées par les associations affiliées à la fédération française de ball-trap et de tir à balle, des armes à percussion centrale de la catégorie C ;
- pour les séances organisées par les associations ayant pour objet statutaire la gestion de la chasse, des armes à percussion centrale de la catégorie C.

Les formateurs :
Les formateurs sont le plus souvent issus des rangs des militaires, gendarmes, policiers d’active ou retraités et d’adhérents convaincus du bénévolat. Malheureusement les compétiteurs ne s’impliquent que rarement dans cette transmission de compétence.
Tous ne sont pas détenteurs d’un diplôme fédéral donné à l’issu des formations données par les ligues : les places sont limitées, le lieu est centralisé défavorisant ainsi les départements éloignés.
Ce sont souvent les armes personnelles des formateurs qui sont utilisées pour l’initiation.

III. − Les dispositions du présent article ne sont pas applicables aux personnes qui participent à des séances :
1° De ball-trap ou de tir à balle organisées dans des installations temporaires ;
2° De tir d’initiation au moyen d’armes à air comprimé.
Les organisateurs de ces séances en garantissent la sécurité et le respect des dispositions applicables aux disciplines correspondantes.
 »
- Un député avait posé une question au Ministre de l’Intérieur sur le tir d’initiation avant la réforme d’avril 2020 qui résoud les problèmes.

- Note explicative de la FFTir du 7 mai 2020.
- Note explicative de la FFTir du 29 juin 2018.|
Rel. L- 12/07/21


[1Le tir d’initiation est-il une activité récurrente pour parvenir à une formation, alors qu’un tir découverte est comme un baptême de l’air ou de plongée ? En tout cas, il y a bien deux examens fédéraux « BF Animateur » et un « BF Initiateur. » Et que cette distinction figure sur les cartes professionnelles.

[2pour éviter que n’importe quel membre du bureau puisse inviter, ce qui pourrait présenter un certain désordre

[3Gestion Internet du Tir, des Avis préalables et des Clubs. Ce fichier résume tout ce que l’on sait sur le licencié, son passage dans différents clubs, les demandes d’avis préalables etc… Il permet également le contrôle de l’inscription au FINIADA et l’édition des badges de circulation dans le club. Voir la notice utilisateur.