Le « CAS » Cowboy Action Shooting : les armes
samedi 2 avril 2022, par
Dans ce second article, ainsi que dans le suivant, nous allons aborder le matériel nécessaire à la pratique du Cowboy Action Shooting. Nous pouvons le décomposer en trois éléments principaux, dont deux ont une importance certaine sur les résultats que l’on peut espérer lors d’une séance de tir, le troisième constituant essentiellement un plaisir tout ce qu’il y a de plus personnel : les armes, les « cuirs » (holsters, ceinturons), et enfin la tenue vestimentaire.
« Cet article fait partie d’une suite de 4 qui sont une continuité, lien vers le sommaire. » Vous pouvez cliquer sur les images pour les agrandir. |
Tout d’abord, nous allons aborder le sujet des « armes à feu ». La pratique du CAS nécessite effectivement non pas une seule arme, mais plusieurs. Le tireur CAS est donc équipé d’une paire de revolvers en « simple action ». Ce dernier point est déterminant, aucune arme en « double action » n’est autorisée au CAS…n’oublions pas que cette discipline se pratique sous l’égide de la « Single Action Shooting Society », ce qui est suffisamment clair, n’est-ce pas ?
Vient ensuite une arme d’épaule, qui devra nécessairement être chambrée en calibre « d’arme de poing ». Deux raisons à cela, l’une d’ordre historique (si l’on peut dire, la « Légende » y a sans doute encore plus sa place), l’autre plus prosaïquement « technique », pour des raisons de sécurité. Le motif « historique » vient de ce que le « cowboy » sur son cheval transportait plus aisément une carabine, arme légère et pratique d’emploi, dont le calibre était souvent le même que celui de son arme de poing, quand un « riffle », de plus fort calibre le plus souvent, aurait été plus encombrant, voire gênant. L’autre raison, plus importante, est tout simplement que les distances de tir au CAS étant faibles, une munition puissante risquerait à coup sûr de provoquer des « retours » indésirables.
Enfin, pour compléter l’équipement de notre tireur, nous trouvons une arme longtemps dédaignée dans les westerns traditionnels, mais qui a retrouvé ses lettres de noblesse avec la nouvelle vague du western, incarnée initialement par le « western spaghetti » du grand Sergio LEONE, le fusil de chasse. Il s’agit pourtant de l’une des armes les plus utilisées à cette époque, dans ce que l’on appelait le « Far West », car il était généralement peu onéreux, et pouvait servir tout autant à la chasse pour nourrir la famille (son rôle essentiel) que d’arme de défense, si besoin était.
Généralement connue sous l’appellation sans doute plus flatteuse de « shotgun », ou encore de « coachgun » sous une version raccourcie, cette arme à canon lisse, de calibre 12, ou 16, le plus fréquemment, peut se décliner de plusieurs façons, comme nous allons le voir.
Revenons-en aux revolvers, impérativement à simple action donc. Ces armes peuvent être à « cartouches métalliques », ou à « percussion » (ou « Caps’& Ball » pour utiliser l’expression américaine). A la poudre noire pour les armes à percussion, ils peuvent tirer indifféremment de la PN ou de la PSF pour ceux à cartouches métalliques. Les calibres autorisés sont ceux utilisés le plus fréquemment, à savoir les traditionnels calibres .36 / .44 / .44-40 / .45 long Colt, mais aussi les calibres .38 Special ou .44 Special. L’essentiel est que les limites de vitesse (et donc d’énergie) hautes et basses préconisées dans le règlement de la SASS soient respectées.
L’éventail de choix est très large, et rien n’oblige à utiliser les deux mêmes armes, si ce n’est qu’il apparaît assez vite que c’est, disons, bien plus pratique. Vous pouvez vous en donner à cœur-joie : Colt 1847, Colt 1851, Colt 1860, Remington 1858, Smith & Wesson « Schofield » et bien d’autres…sachant tout de même que, très logiquement, c’est le célébrissime Colt SAA 1873 « Army » qui se taille la part du lion dans ce domaine.
En ce qui concerne l’arme d’épaule, en calibre « d’arme de poing », le choix est moins limité qu’on pourrait le penser, même si, là-aussi, le culte de la « Winchester » est bien présent. Néanmoins, il ne faut pas négliger pour autant des armes intéressantes comme par exemple la célèbre « Colt Lightning », qui porte bien son nom. Les fabricants italiens ont également permis d’accéder à des armes rarissimes comme la « Colt Burgess », qui devait concurrencer Winchester dans le domaine des armes d’épaule, avant qu’un accord ne soit passé entre les deux grands industriels de l’armement de l’époque qu’étaient COLT et Winchester.
Les armes les plus couramment utilisées sont donc les Winchester 1866, 1873, et 1892. Les « Henry » sont peu représentées car lourdes (ce sont des « Riffles »), et leur conception avec ce poussoir de balle qui se déplace le long du magasin tubulaire, venant à un moment ou l’autre heurter la main du tireur, se prête moins à une séquence de tir rapide. Les armes peuvent tirer des cartouches chargées poudre noire, ou poudre sans fumée. Mais toutes doivent tirer des munitions munies de projectiles en plomb, uniquement.
Le « fusil de chasse » utilisé est généralement muni d’un canon relativement court (attention à la réglementation française...mais aussi au fait que la gerbe de petits plombs de la cartouche utilisée sera dispersée d’autant, et donc moins efficace pour faire basculer la cible) afin de faciliter la séquence de tir sur des cibles multiples (en général quatre, comme nous le verrons dans un futur article portant sur la « pratique » du CAS). Il peut être à « chiens apparents » ou « hammerless » (à l’exception de certaines catégories comme le « Classic Cowboy »). Les « juxtaposés » sont les plus utilisés, mais les Winchester Model 1887 à levier de sous-garde, ou les Winchester 1897 (à pompe, et donc classés en catégorie B), sont également présents sur les « ranges ». Cependant, ils ne peuvent pas être chargés à plus de 2 coups à la fois, comme le sont les fusils plus classiques.
Les munitions utilisées peuvent être chargées là-aussi à la poudre noire ou à la poudre sans fumée. Cependant, la charge de plomb doit être composée de « petits plomb », du genre « 7 1/2 » ou « 8 », mais surtout pas de grenaille, voire de balle unique ! Vu la rapidité du tir sur des cibles multiples, on comprend de toutes façons très vite qu’une munition aussi légère que possible est la bienvenue. Les munitions les plus légères de « Ball Trap » sont souvent utilisées, voire même les munitions que nos trois associations CAS commandent en commun, annuellement, auprès d’un encartoucheur bien connu des chasseurs, et qui nous recharge des cartouches selon nos propres spécifications.
Dans tous les cas, privilégiez des cartouches aussi courtes que possible (par exemple du 12/65 ou 12/67,5), avec un « petit culot », et surtout un sertissage « rond » et non pas en étoile. En effet, nos « Shotguns » ne doivent pas être munis d’un éjecteur, interdit par le règlement SASS, mais uniquement d’un « extracteur », et un sertissage en « étoile » se déplie après le tir, et vient « frotter » sur les parois du tube du canon, rendant l’extraction des étuis vides plus difficile et lente.
Consultez l’article suivant : Cowboy Action Shooting : l’équipement |