Normes équivalentes
Or, il existe dans la Directive une disposition [2] qui permet aux États de faire reconnaître « que les normes et techniques nationales de neutralisation sont équivalentes à celles garanties par les spécifications techniques de neutralisation » du règlement européen. Avec cette reconnaissance, les armes neutralisées avant le 8 avril 2016 seraient « considérées comme étant des armes à feu neutralisées » au sens des textes européens.
La demande de reconnaissance était à formuler par les Etats au plus tard le 13 août 2017.

Or, la France n’a pas notifié à la Commission la qualité de ses normes techniques. Cela alors que les Pays-Bas, l’Angleterre, l’Allemagne et la République Tchèque l’ont fait. Et qu’il semble que les normes des Pays-Bas soient possiblement reconnues.
Cette situation est d’autant plus incompréhensible pour les collectionneurs français que, dans l’Europe entière, la qualité des neutralisations réalisées par le Banc d’Epreuve de Saint-Étienne a toujours été reconnue comme excellente.
Comme aucune demande n’a été faite, les collectionneurs français vont se trouver défavorisés par rapport à ceux des quatre pays qui ont procédé à cette notification. En effet, s’ils souhaitent mettre leurs armes neutralisées sur le marché, ils devront les faire neutraliser de nouveau tandis que leurs homologues néerlandais, anglais, allemands ou tchèques échapperont à cette contrainte onéreuse.
Cette distorsion dans le régime européen des armes neutralisées crée un réel préjudice au détriment des collectionneurs français. C’est pourquoi l’UFA et la FPVA ont écrit à la Ministre Jacqueline Gourault pour lui demander d’intervenir auprès de la Commission pour obtenir un délai supplémentaire, afin de permettre que notre pays fasse cette notification.
Dans la logique, cela devrait être possible puisqu’il ressort des récents travaux parlementaires que c’est bien la France qui avait demandé à Bruxelles de renforcer la Directive sur les armes. Donc, sur ce sujet, Bruxelles devrait continuer d’être à l’écoute des demandes françaises.
Courrier envoyé à la Ministre Jacqueline Gourault le 16 février 2018. Sa réponse. |
La neutralisation européenne à revoir![]()
![]() Le monstre européen |
Une exception pour la France !
Imaginons que finalement les experts pondent des normes qui respectent à la fois la sécurité légitime qu’on peut attendre d’une neutralisation et l’intérêt du collectionneur pour une arme historique neutralisée.
Au cas où la Commission n’accepte pas la demande tardive de reconnaissance de la France, il resterait alors une possibilité satisfaisante pour les collectionneurs français : intégrer dans la réglementation nationale, un statut particulier pour les armes neutralisées aux anciennes normes. Par exemple, les armes neutralisées à St-Etienne pourraient être ajoutées à une liste complémentaire, comme cela a été fait pour les masques à gaz et les radios [3] dans la liste des matériels de collection.
Il est vrai que cela constituerait une niche de plus. Après tout, la Commission a créé un monstre alors nous n’en sommes plus à une complication près !…
Il est juste temps que la France défende la neutralisation de St-Etienne et non pas celle pratiquée en l’Allemagne. St-Etienne se rapproche le plus des exigences du Règlement Européen. Les collectionneurs ont simplement l’impression que leur pays les a lâchés à Bruxelles sur ce dossier.
Les nouvelles normes de neutralisation européenne. Règlement d’exécution (UE) 2018/337 du 5 mars 2018.