L’arroseur arrosé
Opinel : procédure contre un journaliste...
Un journaliste s’insurge contre la bétise de la règlementation des armes
mardi 13 septembre 2011
Tous les collectionneurs se souviennent avec "bonheur", et constatent chaque jour les positions prises par les médias, dont la presse écrite, à l’encontre des chasseurs, tireurs et collectionneurs, enfin globalement à tout ce qui possède ou utilise légalement une arme quelconque, blanche ou à feu...
- Un opinel n’est pas une arme
- Mais le juge l’a qualifié ainsi en raison d’un "trouble de l’ordre public"
Et bien dans Ouest France Nantes du 21 janvier 2008, un miracle vient de se produire !
Rien de bien étonnant en ce 150ème anniversaire des apparitions à Lourdes, vous diront les plus croyants, d’autres en riant, vous diront "encore un qui tombe du placard" "arroseur arrosé", découvrant à ses dépens l’ineptie d’une législation appelée de tous ses voeux, plébiscitée, soutenue par la plupart des membres de sa corporation avec pour certains l’utilisation de témoignages fumeux, de reportages staliniens bidonnés comme Cavada dans la marche du siècle de sinistre mémoire...
Mais venons en aux faits .
L’affaire concerne Gireg Aubert journaliste pigiste de 29 ans qui le 23 octobre a rendez vous à la cité judiciaire du Mans à l’invitation d’un substitut du procureur de la République pour la rédaction d’un article. Malheureusement, il avait oublié dans sa poche le couteau qu’il avait utilisé quelques jours avant pour cueillir des champignons.
Avant de passer le portillon, il remet un Opinel ( publicité gratuite) au vigile responsable de l’accès.
A la sortie, il ne récupère pas son bien, mais est invité à remplir une fiche. Le vigile conserve le couteau et avise notre ami qu’il aura prochainement des comptes à rendre à la justice...
Un courrier est envoyé au procureur...
De retour le 28 décembre chez lui, notre pigiste découvre dans sa boite aux lettres une convocation pour le 11/12/2007 pour cette affaire.
Le 02/01/08, un officier de police judiciaire se présente à son domicile et remet une nouvelle convocation à sa compagne à laquelle il pose des questions sur un ton inquisiteur, nom, métier etc...
"Le 08/01/08 au commissariat où je me rends, l’OPJ après avoir repris mon état civil intégral, carte d’identité, permis de conduire, carte vitale, me signifie que l’affaire n’ira pas plus loin qu’un simple rappel à la loi. Il constate que le vigile dans son rapport a déclaré que le journaliste avait passé le portillon avec le couteau...
Au final
Confiscation du couteau motivée "par arme de [1] de nature à jeter le trouble à l’ordre public", car la loi peut faire d’une fourchette une arme de 6ème catégorie si tel est le "désir du prince..."
Notre ami vient d’inventer l’eau tiède !
Procédure de 20 pages,
Deux courriers recommandés,
Deux déplacements d’un OPJ,
Un bon chiffre pour la délinquance
Mais également inscription de son nom au système de traitement des infractions constatées, au cas d’une nouvelle infraction dans les cinq ans possibilité de poursuite pour ce port d’arme illicite...
Article signé de Igor Bonnet...
Scandaleux !
Un journaliste a subi ce qu’un collectionneur vit tous les jours en partie grâce à sa profession ! Grâce à l’image de marque à l’étiquette qu’il a permis de nous mettre sur le dos, celle d’un délinquant ! Les larmes me montent aux yeux !
Il y a des jours où il fait bon vivre où la justice aveugle (disent certains) frappe au bon endroit !
Pouvons nous espérer qu’à la lueur de cette expérience vécue par un des leurs ; la presse puisse enfin réfléchir sereinement sur l’ineptie de certaines lois répressives à l’encontre du monde des amateurs et détenteurs légaux d’armes quelques quelles soient ?
[1] 6ème catégorie>
Extrait du décret du 6 mai 1995 :
§ 1 : Tous objets susceptibles de constituer une arme dangereuse pour la sécurité publique, et notamment les baïonnettes, sabres-baïonnettes, poignards, couteaux-poignards, matraques, casse-têtes, cannes à épées, cannes plombées et ferrées, sauf celles qui ne sont ferrées qu’à un bout, arbalètes, fléaux japonais, étoiles de jet, coups de poing américains, lance-pierres de compétition, projecteurs hypodermiques.
§ 2 : Générateurs d’aérosols incapacitants ou lacrymogènes classés dans cette catégorie par arrêté conjoint des ministres de la défense et de l’intérieur et des ministres chargés de l’industrie et des douanes.
Une distinction est donc faite entre les armes énumérées et celles qui ne le sont pas. Cette différenciation est importante pour le port, le transport et l’application de l’article 215 du code des douanes.
A ce jour l’arrêté prévu au § 2 n’étant pas paru, ce paragraphe n’est donc pas applicable.
Ce qui signifie qu’un opinel n’est pas arme de 6ème catégorie.