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Article paru dans la Gazette des Armes n° 471

Pistolets Le Français « Type Armée » et « Type Champion ».

Projet de liste de déclassement.

dimanche 31 mai 2015

Cet article présente un des items que nous proposons au déclassement. Avant de le lire, il est utile de consulter la page précédente.
Les armes présentées dans cette page font parties de la préhistoire des armes.
Nous souhaitons les faire inclure dans la liste de déclassement du fait de leur intérêt culturel, historique ou scientifique au sens de la loi [2].

Pistolets Le Français « Type Armée » et « Type Champion ».

Le « Type Armée » est une version agrandie du modèle « de poche » commercialisé depuis 1913 par la manufacture d’armes et cycles de Saint-Étienne. Cette vieille maison avait tenté entre les deux guerres de mettre au point une version de gros calibre de son modèle de poche, tout en conservant son principe de fonctionnement à culasse non calée. Pour ce faire, elle avait choisi de chambrer l’arme pour la cartouche de 9 mm Browning long, qui permettait ce type de fonctionnement. A une époque où l’armée française envisageait d’adopter un pistolet semi-automatique en remplacement du revolver modèle 1892 et des multiples pistolets et revolvers achetés en Espagne pendant la Grande Guerre, la manufacture d’armes et cycles de Saint-Étienne avait tenté de faire adopter son pistolet « Type Armée ». Malheureusement, l’armée avait décidé entre-temps d’abandonner le calibre 9 mm au profit du 7,65 mm long. La fiabilité de fonctionnement aléatoire du PA « Le Français type armée », son absence d’extracteur ainsi que la fragilité de certaines pièces furent également mises en évidence au cours des évaluations et tout espoir d’adoption du « Type armée » fut définitivement abandonné.

Pour séduire les particuliers, désormais seuls susceptibles d’acheter son arme, la manufacture de Saint-Etienne tenta de moderniser la ligne de son pistolet en le dotant à partir de 1931 d’un canon allégé par des cannelures. Malgré cela, le « Type Armée » resta un échec commercial et sa fabrication fut abandonnée à la veille de la Seconde Guerre Mondiale après qu’environ 4900 exemplaires, des deux modèles confondus, aient été fabriqués.

Le PA « Le Français Type champion » représente une autre tentative de la manufacture d’arme set cycles de Saint Étienne pour élargir la gamme de ses pistolets « Le Français » avec un modèle destiné au tir de compétition, doté d’un canon allongé à 150 mm chambré en 6,35 mm ou en 22 long rifle et d’une platine permettant le tir en simple action, sous réserve d’armer le percuteur à la main. Le pistolet fonctionne comme un semi-automatique normal avec un chargeur de 8 coups dans la version en calibre 6,35. Il ne fonctionne plus que comme pistolet à un coup, lorsqu’il est monté avec le canon de calibre .22 LR. L’arme ne connut aucun succès commercial et sa fabrication, commencée en 1926, fut arrêtée très rapidement. Le nombre exact d’exemplaires fabriqués est probablement inférieur à un millier.

Le « Type Armée », comme le « Type Champion » sont deux pistolets au mécanisme aujourd’hui dépassé, fabriqués en très petite quantité et dont seulement un nombre réduit a survécu jusqu’à aujourd’hui. La firme qui les avait réalisés ayant disparu, leur fabrication ne sera jamais relancée, aussi représentent-ils l’exemple même des armes dont l’inscription sur une liste de classement en catégorie D2 serait pleinement justifiée.

 

[1Loi n°2012-304 du 6 mars 2012, notamment l’art 2 qui modifie l’« Art. L. 2331-2. - I du Code de la Sécurité Intérieure.

[2Loi n°2012-304 du 6 mars 2012, notamment l’art 2 qui modifie l’« Art. L. 2331-2. - I du Code de la Sécurité Intérieure.

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