Adieu Johnny !

mardi 12 décembre 2017, par Erwan

A l’issue des hommages qui se sont multipliés à l’occasion du décès du chanteur Johnny Halliday, l’UFA a souhaité rappeler deux aspects peu connus de la riche personnalité de ce grand artiste :

Beaucoup de ses admirateurs savent que Johnny était un passionné de mécanique. Il a toujours adoré les motos et les voitures, dont il possédait de nombreux exemplaires. On sait moins qu’il était également amateur de ball-trap et d’armes anciennes. Comme on peut s’en douter, ce sont les américaines, qui l’intéressaient au premier chef mais les souvenirs napoléoniens ne le laissaient pas indifférent.

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Johnny initie Sylvie Vartan au ball-trap.

Il y a quelques années, l’artiste a dispersé la petite collection d’armes qu’il détenait au cours d’une vente aux enchères organisée le 26 octobre 1983 à l’Hôtel Drouot. Parmi ces armes figuraient bien sûr des fusils de ball-trap, ainsi que des armes évoquant la légende de l’Ouest : des carabines Winchester de modèles divers mais aussi deux fusils « à pompe » : un Remington modèle 870 et un « Trench Gun » High Standard ; deux fusils qui, à l’époque de la dispersion, étaient encore en détention libre !

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L’artiste vouait une grande passion à la moto avec une préférence bien sûr pour les Harley-Davidson (www.johnnypassion.com)

Pour nos nombreux adhérents qui ont conservé la fibre militaire, nous rappellerons que malgré un début de carrière artistique très prometteur, Johnny n’a pas cherché à se soustraire à ses obligations militaires, comme sa double nationalité franco-belge le lui aurait facilement permis de le faire. Il a opté pour la nationalité française et a effectué son service national en 1965 en Allemagne à Offenbourg, tout d’abord au 64e régiment d’artillerie, puis au 43e RBIMa (Régiment Blindé d’Infanterie de Marine).

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Johnny en concert porte l’uniforme avec élégance.

L’armée française a eu l’intelligence de laisser au soldat Smet (son véritable patronyme) de larges possibilités pour honorer ses contrats et participer à des galas et des tours de chant. En contrepartie, l’impact des photos de celui qu’on appelait « l’idole des jeunes » en tenue de sortie ou en tenue de combat camouflée (grand, mince et sportif, il portait les deux avec une réelle élégance) ont eu un impact certain sur les jeunes français de sa génération, qu’un antimilitarisme larvé commençait à travailler au cours de ces années suivant de près la guerre d’Algérie et précédant de peu les « événements » de mai 1968.

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Passionné de mécanique, le chanteur servit comme pilote de char puis comme chef de char.

Par sa simplicité et sa gentillesse, Johnny a laissé un très bon souvenir à tous ses anciens camarades et aussi à ses chefs . Il en imposait à ses camarades par son aptitude au sport et malgré la grande liberté que lui laissait sa hiérarchie pour ses activités artistiques, le chanteur a assumé sans rechigner toutes les obligations liées à son état de soldat d’un régiment des troupes de marine.

Déjà passionné de mécanique, il a servi comme conducteur de char , puis comme chef de char. Son comportement militaire irréprochable lui a valu d’être rapidement promu soldat de première classe, puis de «  passer sergent » vers la fin de son service militaire. Ceux d’entre nous qui ont un jour servi sous l’uniforme ne pourront qu’éprouver de la sympathie pour cette facette mal connue de ce grand artiste qui aussi su, quand il le fallait, se comporter en « marsouin » exemplaire.

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Le Sergent Smet contrôle sévèrement l’entretien de l’armement « Quand j’ai été nommé sergent, j’étais presque devenu aussi vache qu’un militaire de carrière, confiait-t-il ».

Cette expérience militaire influera par la suite sur son comportement : "La chose qui fait que je n’ai pas pris la grosse tête, c’est du fait d’avoir fait mon service militaire car on se retrouve dans un contexte avec des personnes simples. Je ne regrette pas d’ailleurs car j’ai eu de très bons moments. Je me suis fait de bons copains avec qui je suis toujours copain." Avait-il confié au journal « Closer  ».